Les vacances d’été touchent à leur fin, et avant de présenter les projets Made in Quarantenaire de la rentrée, il serait quand même temps de tirer le bilan rôliste de l’année (scolaire) écoulée !
Paradoxalement, j’ai fait moins de stream qu’en 2019-2020 (il faut dire qu’avec le financement participatif de NOC, j’avais de quoi me mettre sous la dent), alors que j’ai passé beaucoup, beaucoup plus de temps à jouer devant mon écran de PC que derrière mes écrans de MJ – les habitudes des confinements sont restées.
J’ai beaucoup lu, en témoignent les multiples reviews de JDR que j’ai eu le plaisir de partager avec vous (et les nombreuses qui m’attendent pour les mois à venir), et j’ai tout autant mené, avec une moyenne de deux sessions par mois pour chacune de mes 3 tables “principales”. Avec une durée moyenne de 3h de jeu par session, cela donne environ 18h par mois, soit environ 180 heures de maîtrise sur l’année, pour une douzaine de joueurs… Quand j’avais 20 ans, j’aurais probablement trouvé ça mou, mais passé les 40 ans, c’est encore pas mal.
Du point de vue des jeux en eux-mêmes, si je suis content de la finalisation de mes tables principales (cf. plus bas), je déplore de ne pas avoir pris le temps de mener Rushmore (une arlésienne). D’un autre côté, grâce à l’intervention inspirée de Karlashrey qui a pris la main sur cette partie du projet, nous avons pu tester quelques jeux dont on vous a fait des articles par la suite : Dirty Town aka “le jeu des pigeons” (Have you met notre actual play ?), Two Summers et Alice is Missing furent d’excellentes surprises. Y a aussi Limbes qui tourne tranquillement, autant dire qu’à ce niveau, un petit pas en arrière pour un pas de géant en avant !
Enfin, au rayon popote interne, je suis fier de réaliser que notre site soufflera bientôt sa première bougie, et que notre page Facebook a discrètement franchi le seuil des 100 “J’aime”. De plus, j’ai eu le plaisir de commencer une collaboration avec le Studio Agate qui nous a permis de réaliser notre première interview.
J’en profite pour remercier au passage Karlashrey, Ninik et Tac0 qui participent avec moi sur ce projet, ainsi que toutes celles et ceux qui nous suivent (un peu plus nombreux chaque jour, sur Twitter aussi !) et qui partagent avec nous leurs coups de coeur rôlistes. ♥
Mais revenons maintenant au JDR et laissez-moi vous présenter mes tables principales.
Table 1: Le mage est sénile et il y a beaucoup trop d’étages dans cette tour.
J’ai acheté le Donjon du Mage Dément avec une seule et unique envie : faire 100% de dungeon crawling, sans négliger le roleplay.
Et ce fut plutôt une réussite puisque ce sont les personnages qui se sont le plus souvent exprimés (et bien plus rarement les joueurs), du recrutement des personnages dans l’équipe d’exploration jusqu’au dernier combat. Sincèrement c’était vraiment sympathique !
De “Monsieur Hautroc, je voudrais pas vous alarmer mais je crois que dans le couloir qui vient y a des balistes et elles me regardent.” à “Pour une fois qu’une décision est prise sans devoir demander l’avis de tout le monde”, tout a été affaire de punchlines, du plaisir de jouer simple et de s’amuser. C’est la campagne qui m’aura fait regretter de pas pouvoir la faire en présentiel afin de jouer sur une carte avec des figurines et profiter des interactions en vrai de mes joueurs, même si j’admets volontiers que Roll20 représente un excellent palliatif pour simuler les combats.
Cette campagne me conforte aussi dans le sentiment que DD5 est une excellente partition de musique lorsqu’il s’agit de s’aventurer dans des donjons et d’en surmonter les défis. Alors oui, il faut des plans, des pions et une discipline quant aux règles mais une fois tout ça réglé, chaque combat est une petite joie en devenir et chaque règle prend enfin son sens. Je dis pas qu’on ne peut pas s’amuser sans, mais je trouve que l’essence du jeu se perd !
Reste néanmoins que trois strates plus tard, même si le plaisir de jouer est là, on se lasse un peu de parcourir éternellement des couloirs et que mes joueurs ont émis l’envie de me voir à la cuisine pour leur proposer un projet plus personnel.
Le Mage dément a donc fermé ses méga-portes. Une parenthèse expérimentale qui restera dans mes projets réussis !
Table 2 : C’est l’odyssée qui se raconte toute seule.
Toujours en DD5, Odyssey of the Dragonlords ! La campagne suit son cours et on doit être à la grosse moitié à louche d’oiseaux. Je l’ai déjà dit ici et je le répète, Odyssey est une campagne qui dépote. Le scénario est bien fichu, l’ambiance est prenante et il se dégage un souffle homérique sur les pas des héros.
Je ne prépare peut-être pas autant les parties que je le voudrais, mais ça fait illusion. Et ce qui est le plus fou, c’est que je goûte encore plus l’intrigue en la menant. C’est comme si la campagne était écrite pour être jouée avant d’être écrite pour être lue.
Seul bémol, l’univers lui-même est bien sympathique mais j’aurais du mal à le mener en dehors de la campagne. Non pas qu’il ne soit pas bien fichu (il est suffisamment documenté dans le livre) mais la campagne incarne parfaitement le propos et je ne vois pas de pierre à rajouter à l’édifice.
C’est la seule table qui continue la même histoire à la rentrée (et la légende voudrait qu’un de mes joueurs tente de faire accoucher sa femme plus tôt pour pas manquer la session de septembre \o\).
Table 3 : Papi Uther, raconte-moi des histoires !
J’ai voulu mené Pendragon non pas à la période arthurienne, la plus connue, mais à celle des prémices de son histoire : la période plus sombre du règne de son père, Uther.
Ma campagne aurait pu commencer par son épilogue : « C’est un triste jour pour le royaume de Logres. Une bande de chevaliers félons menés par une descendante du sanguinaire Vortigern ont enlevé le fils d’Uther Pendragon. La justice a été rendue mais l’héritier semble avoir disparu. » Une sorte de note de bas de page vous renverrait à la famille déshonorée de Laverstock et le scribe aurait bien eu du mal à comprendre les raisons de cette trahison.
J’ai voulu écrire la grande Histoire en jouant la petite, et plusieurs personnages y ont contribué. Entre les PJ morts au combat (le système de Pendragon est sacrément létal), les envies de changement ou bien le passage en PNJ suite à certaines actions, le casting fut donc varié.
Pendragon, c’est un méchant qui aura marqué ma table. Uther était un souverain toxique, un dominateur brutal idolâtré pour ses prouesses martiales à qui on pardonnait tout. Il s’avère que cette légende a coïncidé avec l’histoire beaucoup plus modeste d’une désillusion : celle du seigneur Selivan Laverstock et de sa famille, de la fin de leur adolescence à leur mort.
Le destin des personnages fut scellé lors de leur procès après après avoir aidé Merlin a enlever Arthur. Le baroud d’honneur où l’on balance ses 4 vérités à Uther n’était probablement pas la meilleure idée du monde, mais quelle fin grandiose !
Je referme donc ce livre et cet article, en vous laissant avec les mots d’un de mes joueurs, qui liste les personnages et PNJ qui l’ont marqué. (Oui, je suis ému, ne jugez pas !)
« Sincèrement, hier j’ai eu du mal à m’endormir. La fin d’un cycle, d’une campagne, c’est toujours quelque chose.
Alors l’histoire n’est pas encore tout à fait finie et il y aura un débrief fin juin mais je tenais néanmoins déjà à vous dire merci.
Merci à Selivan le gentil, mon grand frère, mon « bon » seigneur… Il a eut des choix difficiles, a su ménager la chèvre et le chou et tenir bon la barre du navire Laverstock. Haymon lui vouait une loyauté sans faille et elle perdurera même dans la mort. Selivan, l’homme d’honneur.
Merci à Angharad, la cousine, la lubrique, l’éminence grise. Celle qui aura formé Haymon dans tous les domaines avec plus ou moins de succès selon le domaine en question. La battante, la guerrière, l’engagée, celle pour qui les autres comptaient vraiment. Angharad la Grande Sœur.
Merci à Kay, le voyou, le va-nu-pieds, le brigand. Celui qui aura prouvé que même un homme de basse extraction peut avoir un cœur plus aimant qu’un roi. Ta malédiction, si lourde à porter, a donné une teinte magnifique à ton personnage. Kay, le père d’un seigneur, seigneur parmi ses pairs.
Merci à Pellen, le saxon, la brute, le sauvage… Il brisait plus souvent les crânes que le silence mais lorsque son verbe résonnait, il laissait rarement indifférent. Celui qui a été dépossédé, responsable uniquement de sa propre personne se retrouve responsable de beaucoup de vies maintenant. Haymon savait… Et il en était reconnaissant. Pellen, chien d’apparence, loup de cœur… Comment dirigeras-tu la meute ?
Je suis aussi obligé de remercier Nathanaëlle, qui même si elle nous a quitté trop tôt est restée fidèle à elle-même et à sa mère jusqu’au bout. Benjamin a clôturé son histoire mais il est resté dans le fil conducteur de ce qu’elle avait été à ses débuts. Ma deuxième Grande Sœur.
Neylin, Aude, Uren… Même Brigitte… auraient été fiers de nous.
Et pour finir, Merci au Quarantenaire qui nous a fait rire, détester, aimer, pleurer, regretter, espérer… Un cycle se termine et j’ai le cœur gros de voir partir ces personnages… »