Donjons et Dragons, niveau menaces faut dire y a la créature planaire, le dragon, les illithides en tête de liste et puis (dans ma tête) en dessous le bon gros géant.
Ce géant c’est un peu la menace de taille qui fait trembler les chaumières. On tente de vous faire croire que ça a une société, mais souvent comme l’orc, c’est juste une tribu version king size. Alors oui je schématise, y a divers géants tous liés à un élément (le géant de feu avec sa société tyrannique féodale, je l’aime en vrai) et y a bien une civilisation mais c’était vachement nébuleux dans ma tête. Et, oui, je sais qu’il y a des campagnes qui ont été écrites pour les valoriser mais voilà j’étais pas convaincu.
Du coup un bon gros complément plein d’illustrations avec du lore sur ces bestiaux, c’était parfait. Deux lectures plus tard, je dois vous avouer que je suis perturbé. Lors de ma première lecture, j’étais clairement mitigé. “Ouais mais bon tout ça pour ça”. Plus tard, je l’ai relu pour savoir si j’allais faire une chronique et là “Oh mais en fait y a une oie géante et y a des dinosaures et mais en fait j’aime bien”.
Du coup z’allez me servir de thérapeute parce que le Quarantenaire d’hier et avant hier ils ne sont pas d’accord entre eux. Je vous raconte ce que j’en pense et vous me dites lequel des deux Quarantenaires du passé a raison.
Fiche technique
Players will find a wealth of giant-themed character options: a subclass for barbarians, two backgrounds related to giants and their runic magic, and feat options that evoke the strength and primal magic of the giants. Dungeon Masters will gain inspiration for bringing giants to life, from maps of giant-built sites and big new monsters to tremendous treasures and intriguing trinkets in a giant’s bag!
Let Bigby and Diancastra teach you everything about the iconic giants of D&D®!
“C’est un géant qui entre dans un café et bam y a plus de café”
On commence par le lore… Déjà, quand on me balance une origin story comme ça :
“Les géants sont des descendants mortels d’un ancien dieu presque oublié (à part chez eux évidemment) qui en feraient une sorte de premier brouillon divin raté, ayant déçus leurs créateur à tel point qu’il s’est retiré dans la solitude et n’est pas encore réapparu.”
Ça me parle, ça fait mythe fondateur, avec une race en recherche du paternel (enfin les plus érudits d’entre eux), le tout totalement rattachable à n’importe quel univers (Ce que propose bien sûr le bouquin).
La suite parle du Géant dans sa globalité. Il explique la place de chaque type de géant et décrit sommairement (à mon goût) la société qui en découle. Y a du panthéon (et même l’incorporation des divinités hors géant comme le Démogorgon), des sociétés secrètes, et une brève réflexion sur : “être un non géant en background de perso”. Tout cela est relié à la disparition du dieu fondateur, ça tourne bien et Freud ne pourrait qu’approuver les dommages de l’absence d’une figure paternelle !
Pour les détails, le bouquin est moins bavard. Il faudra attendre les classiques “adventures” avec ses tables thématiques où on peut jeter les dés pour avoir des pistes de scénarios exploitables, et pouvoir avoir des exemples concrets de présence de géants dans une campagne. C’est pas parfait, c’est un peu faible, mais les propositions sont là et je pense pouvoir en incorporer sans souci dans mes récits.
Les tables aléatoires de rencontres sont aussi présentes, je vais pas m’éterniser dessus parce que c’est à priori des tables à tabasser mais y en a une qui fait le lien dinosaure-géant et du coup je peux pas critiquer !
Puis vient le moment qui m’a plu : les enclaves de Géants. Ce sont des cartes prêtes à l’emploi (j’aime bien ce mot) qui décrivent d’anciens ou actuels lieux de géants. Chaque fois elles contiennent des petites légendes, son bestiaire et une description évocatrice. Les lieux peuvent s’utiliser en mode classique “Mais que va-t-on latter aujourd’hui” ou comme décor d’une scène ou improvisation d’une exploration. Dans tous les cas, y a tout pour être à l’aise avec l’endroit et donner envie aux joueurs de s’intéresser à l’histoire des géants et aux MJ de vouloir les utiliser.
“On a tous en tête ce qu’est un loup géant, mais une punaise de lit ce serait sans doute bien pire”
Niveau objets magiques, ils ont réussi à donner un côté gargantuesque qui fait bien plaisir. Les statues merveilleuses qui s’animent, c’est sympa quand c’est un cheval, mais en vrai c’est tellement plus cool quand on parle d’un triceratops ! Cette histoire d’énormité, on va aussi la retrouver dans les objets communs: une vaisselle à géant, un mug de 3 pieds (1 mètre) tout ça, faut le filer aux PJ et voir comment ils vont gérer.
Niveau bestiaire, on a du dinosaure, on a du géant (pour compléter avec les ajouts d’univers du bouquin), on a du flagelleur mental (parce que ces poulpes contaminent n’importe quoi), des animaux version XXL (Y a une oie les gens, une oie qui pourrait faire mordre la poussière à des aventuriers débutants) et une nouvelle race descendante des trolls (les Fensirs) d’inspiration nordique. A la fin y a les incarnations divines des dieux géants pour la beauté de l’œuvre parce que concrètement ça risque pas de venir souvent à vos tables . Je juge pas hein, mais avouez qu’un monstre “Fp 24” (Un challenge pour des joueurs de lvl 24 pour les néophytes) c’est pas pour tous les jours.
En bref
Après cette plus récente lecture, je l’aime bien ce bouquin en fait. Il est pas parfait mais c’est l’un de ces suppléments de D&D qui existe pour répondre à des questions que vous ne saviez pas que vous vous posiez et il le fait bien. On est loin de nos premiers géants (Si mes souvenirs et recherches sont bons, c’est en 1974 avec les géants des collines, de pierre, du feu et de givre) et c’est tant mieux.
Là maintenant je vais laisser reposer ce bouquin dans un coin de ma tête et quand mes joueurs s’enfonceront dans des continents inconnus, je le ressortirai pour raconter quelque chose de surprenant et je crois bien je les ferai sourire, comme moi à ma seconde lecture !
